Géomatique et télédétection

Le pôle de télédétection et géomatique regroupe des activités de service d’appui à la recherche en sciences humaines et sociales impliquant des données géo-spatialisées, et des travaux de recherche motivés par des besoins de la communauté. Le CAMS est ainsi partenaire de la plateforme géomatique de l’EHESS, dont les travaux prolongent les recherches fondatrices menées au Centre dès les années 1950 autour de la spatialisation de l’information en sciences sociales.

La plateforme géomatique de l'EHESS

En partenariat avec d’autres Centres de l’EHESS, le CAMS est un acteur majeur du pilotage et du fonctionnement de la Plateforme Géomatique de l’EHESS. La plateforme s’appuie sur plusieurs ingénieurs qui l’animent et la dirigent, et accompagne et forme des chercheurs et étudiants de tout domaine des SHS. L’objectif est de produire et structurer des données historiques spatialisées permettant d’observer les évolutions des territoires sur la longue durée, ainsi que de développer des outils géomatiques inédits.

Les outils mobilisés en géomatique sont ceux des humanités numériques spatialisées au travers des Systèmes d’Information Géographique (SIG), des bases de données spatiales et de la Visualisation de données. Ces outils sont complétés par ceux du Traitement Automatique de la Langue (TAL), de l’Analyse de données et de l’Intelligence Artificielle.

En télédétection, l’activité concerne l’exploitation d’images satellitaires pour des travaux de prospective. Un exemple d’application est l’anticipation de l’évolution de l’étalement urbain d’une agglomération. Le CAMS a mis au point des chaînes méthodologiques de traitement de données satellitaires à haute et à très haute résolution spatiale. Le CAMS a développé une modélisation fondée sur les hypergraphes, et sur les modèles de géoprospective territoriale (Land Change Modeler).

Historique

L’intérêt pour une spatialisation de l’information en sciences sociales est ancienne à l’EHESS : les fondateurs comme Lucien Febvre puis Fernand Braudel ont développé une réflexion croisée sur l’espace et le temps et ont construit une géohistoire à la française. L’activité en télédétection et géomatique est héritière de travaux fondateurs menés aux CAMS dans les années 1950 et 1960, quand le mathématicien Claude Berge développe la théorie des graphes et hypergraphes (Théorie des graphes et ses applications, 1958, Graphes et hypergraphes, 1969), au fondement des systèmes d’information géographiques d’aujourd’hui. L’étude mathématique des graphes est toujours un domaine actif au CAMS (voir Mathématiques discrètes). A compter de 1979, le CAMS héberge le laboratoire de Téléanalyse, espace et société (LATES), dirigé par Jean-Paul Gilg. Le LATES apporte alors un soutien à la communauté SHS en matière d’analyse de données géo-spatialisées, et contribue à la formation dans ce domaine.

La plateforme géomatique de l’EHESS porte un double héritage : celui de ces activités du CAMS, et de celles du laboratoire de graphique de l’EHESS fondé par Jacques Bertin en 1954, et actif jusqu’en 2000. Ce laboratoire offrait un service de cartographie et de graphique pour les publications. Il a notamment aidé à la conception des cartes des Atlas de la Révolution Française, publiés entre 1985 et 2000. Aujourd’hui, dix Centres de l’EHESS sont des partenaires réguliers de la plateforme géomatique : avec son appui, le Laboratoire de Démographie Historique (Ladéhis), rattaché au Centre de recherches historiques (CRH), a ainsi pu créer le site « Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui » dans le cadre d’un projet avec la BnF, l’EHESS, le CNRS et l’INED. Cette base de données propose, à partir des cartes de Cassini associées aux limites administratives actuelles, l’accès aux évolutions des toponymes, des populations et des territoires communaux.

Principaux chercheurs impliqués
  • Eric Mermet, Ingénieur de Recherche au CNRS
  • Rachid Ragala, Maître de conférences à l’Université Paris–Sorbonne (HDR)
Séminaires et enseignements
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