Séminaire « Systèmes complexes en sciences sociales »

Année 2022-2023

Jean-Pierre Nadal (directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS) – référent principal pour ce séminaire.
Henri Berestycki (directeur d’études à l’EHESS)
Amandine Aftalion (directrice de recherche au CNRS)
Annick Vignes (directrice de recherche INRAE & professeure à l’ENPC)

Présentation générale du Séminaire sur le site de l’EHESS, ici.

Le séminaire « Systèmes complexes en sciences sociales » se tient (sauf mention contraire) tous les 1er et 3ème vendredis de cette année 2022-2023, à partir du 18 novembre (voir le site de l’Ehess), au 54 bd Raspail 75006 Paris, en salle A4-32 (4ème étage). Certaines séances seront aussi accessibles en visioconférence (informations de connexion envoyées aux inscrits).

A chaque fois que possible le séminaire est enregistré, et mis en ligne sur la chaine YouTube du CAMS, ici.

La participation est libre dans la limite des places disponibles, et selon les mesures en vigueur liées à la crise sanitaire. Veuillez vous inscrire ici. Une réponse automatique vous demandera de confirmer votre demande. Ensuite un courriel de confirmation sera envoyé.

Diffusion de l’annonce du séminaire sur les listes ehess : vie-scientifique, cams-infos, humanict – pour recevoir les annonces du CAMS, demander à être sur la liste cams-infos (courriel à sympa@ehess.fr, corps de message vide, objet : subscribe cams-infos Nom Prénom).

Contact : jpnadal@ehess.fr

Jumelage
Ce séminaire est couplé au séminaire du même nom, Systèmes complexes en sciences sociales, qui a lieu à Toulouse et en visio-conférence, organisé par Michel Grossetti (CNRS & EHESS) et Bertrand Jouve (CNRS), labex SMS (Structuration des mondes sociaux), voir ici.

Programme
Prochaine séance : A venir : Jean-Baptiste Camps et Julien Randon-Furling (26 mai). A venir : Julie Gravier (2 juin).
Séances passées de cette année 2022-2023 ici.
Archives : pour les séances des années précédentes, voir ici.

Vendredi 26 mai 2023, 14h30, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage)

Jean-Baptiste Camps
Maître de conférence en philologie computationnelle, Ecole Nationale des Chartes, PSL
et
Julien Randon-Furling
Professeur, Centre Borelli, ENS Paris-Saclay, et Vising associate Professor, Columbia University, New-York

Titre : Sur l’extinction des textes : approche de la science de la complexité pour comprendre la vie et la mort des cultures écrites.

Résumé : Notre connaissance des sociétés humaines passées repose en grande partie sur des documents écrits qui ont traversé les âges. Par conséquent, des événements affectant le contenu — sans parler de l’existence — des artefacts textuels peuvent avoir conduit à des déformations flagrantes. L’incendie d’une bibliothèque n’est qu’un exemple parmi d’autres, qui peut entraîner l’extinction massive de corpus entiers. Des phénomènes à plus petite échelle peuvent également induire une évolution considérable : pendant des millénaires, les textes ont été copiés à la main, ce qui a entraîné des modifications de leur contenu. Une compréhension générale de l’ensemble du processus par lequel les œuvres écrites ont évolué, survécu ou disparu est restée difficile, principalement en raison de l’interaction complexe entre les micro- et macro-échelles, des manuscrits aux corpus entiers, sur de longues périodes de temps.

Ici, nous repensons fondamentalement la transmission des textes par le biais d’une approche unifiée inspirée par la science de la complexité. La modélisation stochastique, les simulations informatiques et l’analyse des données nous permettent de fournir des estimations des pertes et d’expliquer les propriétés des genéalogies textuelles (stemmata) observées par les philologues. Plus précisément, nous constatons que, pour certaines catégories de textes médiévaux, jusqu’à 80 % des œuvres et 99 % des manuscrits ont été perdus, et nous répondons à des questions centenaires sur la bifidité et d’autres caractéristiques structurelles importantes des stemmata. Au-delà de ces avancées, nous fournissons un cadre théorique et empirique pour de futures recherches, basé sur la théorie de la complexité et la biologie évolutive, et qui s’apparente aux modèles phylogénétiques mettant en œuvre la dérive et la sélection.

Publication : halshs-03827975.



Vendredi 21 avril 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Christophe Prieur
Directeur de recherche au CNRS, CFR / LISIS – Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés, Université Gustave Eiffel.

Titre : Networked timelines. Impact des événements de la vie sur les réseaux personnels.

Résumé : Depuis Elizabeth Bott (1957), l’analyse de réseaux personnels, ou égocentrés, est devenu un outil classique pour l’étude des formes de sociabilité (Wellman, 2007 ; Bidart, Degenne, Grossetti, 2011). Dans La Vie en réseau, Bidart, Degenne et Grossetti soulignent les traces durables que les grands événements de la vie laissent sur nos réseaux (mise en couple, changement de travail, déménagement, naissance d’un enfant, grave maladie). En utilisant des données de réseaux égocentrés de plusieurs milliers d’individus, accompagnées d’interactions horodatées sur la plateforme Facebook s’étalant sur une période allant jusqu’à sept années et rassemblant 36 millions d’entrées, je montrerai quelques méthodes pour identifier de tels changements, et une démarche alternant approches computationnelles « macro » et analyse qualitative « micro ».

Ce travail s’inscrit dans un projet international plus large piloté par Claire Bidart (LEST, CNRS-Univ. Aix Marseille).

Vendredi 7 avril 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Laetitia Gauvin
Directrice de recherche à l’IRD, Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique (PRODIG)

Titre : Aborder la mobilité humaine à travers les traces numériques

Résumé : L’utilisation de traces numériques peut fournir une mine d’informations sur la mobilité humaine, qui peuvent être utilisées pour comprendre les schémas de déplacement dans différents contextes. Je présenterai différentes études sur la façon dont les inégalités socio-économiques et le genre façonnent les schémas de mobilité en utilisant des données de téléphonie mobile. Nous verrons notamment à quel point la mobilité est genrée à Santiago du Chili. Nous examinerons également les facteurs socio-économiques derrière la mobilité au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 en Italie. Enfin, je présenterai une étude dans laquelle nous quantifions le phénomène de fatigue pandémique grâce à l’analyse d’indicateurs de mobilité issus de traces numériques et accessibles au public.

Séances passées de l’année 2022-2023

Vendredi 17 mars 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Fabienne Cazalis
CNRS, CAMS
et
Benjamin Misiak
CHArt, Université Paris 8/CAMS, CNRS-EHESS/CGI

Titre : Étudier la cognition autiste : impératifs déontologiques, nouveautés méthodologiques et entrepreneuriat social et solidaire.

Séance à revoir ici.

Résumé :
Le programme de recherche Mapping Autistic Cognitive Abilities (MACA) a pour objectif l’exploration systématique des aptitudes cognitives et sensorielles des personnes autistes. Un tel programme nécessite le développement d’outils de psychologie expérimentale adaptés aux formes de handicap fréquemment rencontrés chez les personnes autistes. Ce travail est structuré en amont par les obligations déontologiques (accessibilité pour les participants, intégrité scientifique, normes réglementaires) et en aval par la valorisation des résultats de ces recherches dans une perspective d’utilité sociale. Ce cadre, parce qu’il est contraignant, stimule la créativité méthodologique, ce qui s’est traduit par la réalisation d’un jeu vidéo d’évaluation neuropsychologique (doctorat de Benjamin Misiak).
Bien que le recours à la dimension ludique d’une tâche neuropsychologique soit encore balbutiant en recherche scientifique, cette approche est prometteuse. Le jeu peut induire sur les joueurs des effets de motivation intrinsèque, d’immersion et de flow psychologique. Ces effets sont connus pour améliorer les performances utilisateurs. En augmentant les performances utilisateurs, les jeux pourraient aider à étudier les capacités cognitives au plus près de leur plein potentiel. En outre, le domaine de l’accessibilité, en particulier dans les jeux vidéo, a suscité beaucoup d’intérêt récemment et est suffisamment avancée pour garantir une bonne jouabilité à un grand nombre de joueurs qui n’étaient pas, ou mal, inclus auparavant. Par conséquent, l’amélioration de l’accessibilité pourrait nous aider à étudier les capacités cognitives auprès d’un public plus large.

Vendredi 3 mars 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Michael Benzaquen
CNRS, Ecole Polytechnque, Chaire « Econophysics & Complex systems »

(l’exposé sera en français)

Titre : Large endogenous fluctuations in financial markets and larger economies

Séance à revoir ici.

Abstract: In financial markets, empirical data reveals that most of the volatility is of endogenous nature, in contrast with standard economic theory which places greater weight on external factors. The liquidity flow into the order book is influenced by past price changes. In particular, liquidity tends to decrease with the amplitude of past volatility and price trends. Such a feedback mechanism in turn increases the volatility, possibly leading to a liquidity crisis. Accounting for such effects within a stylized order book model, we demonstrate numerically that there exists a second order phase transition between a stable regime to an unstable regime as feedback increases. If relevant for the real markets, such a phase transition scenario requires the system to sit below, but very close to the instability threshold (self-organised criticality). An alternative scenario is provided by a class of non-linear Hawkes process that show occasional ‘activated’ liquidity crises, without having to be poised at the edge of instability.

At the macroeconomic scale, a similar puzzle exists: aggregate fluctuations seem too large to be explained by fundamentals. Despite their inability to cope with recent crises and various subsequent calls to « Rebuild Macroeconomics », Dynamics Stochastic General equilibrium (DSGE) models are still at the forefront of monetary policy around the world. Like many standard economic models, DSGE models rely on the figment of representative agents, abolishing the possibility of genuine collective effects induced by heterogeneities and interactions. By allowing feedback of past aggregate consumption on the sentiment of individual households, we pave the way for a class of more realistic models that allow for large output swings induced by relatively minor variations in economic conditions and amplified by interactions. Several important conceptual messages follow, as the de facto impossibility to price extreme risks and the potential of narrative engineering, which may be an efficient depression-prevention policy tool whenever confidence collapse is looming.

Vendredi 17 février 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Olivier Barreteau
INRAE

Titre : Modélisation et simulation pour une gouvernance adaptative de l’eau.

Résumé : La gouvernance de l’eau dans un territoire est en soi un processus complexe impliquant des acteurs multiples avec des points de vue multiples pour caractériser l’état de cette ressource : indicateurs mais aussi localisation des observations. Les changements globaux et notamment climatiques mettent en tension les accords existant entre usagers quand ils ont pu être élaborés, non seulement du fait des changements dans les régimes hydroclimatiques mais aussi du fait des adaptations de chacun qui viennent modifier le cycle de l’eau de manière croissante. Ces adaptations induisent de fait des transferts de vulnérabilité, positifs ou négatifs, qu’il s’agit d’identifier a priori pour pouvoir les mettre en débat. Nous proposons un cadre d’analyse des transferts de vulnérabilité causés non seulement par les modifications induites sur le milieu, la compétition dans l’accès à des ressources communes, mais aussi par le partage d’infrastructure ou d’informations. Une fois identifiés les possibles transferts, la facilitation d’atelier via des jeux de rôles permet d’explorer des scénarios de prise en compte des interdépendances spécifiques à la gestion de l’eau. Je prendrai des exemples qui explorent notamment les possibilités de travailler à des échelles multiples avec ce type d’outil.

Vendredi 3 février 2023, 14h, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Attention, changement d’heure : séminaire à 14h à partir de cette séance.

Quentin Lobbé
Institut des Systèmes Complexes – Paris Ile de France

Titre : Structures et dynamiques des formes collectives de savoirs.

Résumé : L’écriture est une mnémotechnologie, une technique d’élaboration et d’inscription de la mémoire dans le temps. Par sédimentations et accumulations successives, les écrits deviennent – aux yeux des chercheurs – vecteurs d’un savoir collectif qu’il est aujourd’hui possible de synthétiser et de visualiser grâce aux dernières avancées de la science des systèmes complexes. Dans mon exposé, je présenterai la méthode dite de reconstruction de phylomémies. Les phylomémies sont des réseaux d’héritage d’éléments de savoirs. Ces objets scientifiques nouveaux permettent de reconstruire la structure évolutive des idées et des concepts contenus dans des corpus de documents textuels (allant de quelques centaines à plusieurs milliers de documents). Je présenterai les aspects techniques de cette méthode puis l’appliquerai à divers corpus : publications scientifiques, tweets, romans, etc.
Les travaux présentés dans cet exposé sont réalisés en collaboration avec David Chavalarias et Alexandre Delanoë. Ils s’appuient sur la plateforme libre de text-mining Gargantext développée à l’ISCPIF.

Vendredi 6 janvier 2023, 13h30, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Robin J. Ryder
Maître de conférences en Mathématiques appliquées, Université Paris Dauphine

Titre : Statistique bayésienne pour la reconstruction de l’histoire des langues.

Slides, fichier pdf en deux parties: partie 1, partie 2.

Résumé : Les langues changent dans le temps selon un processus qu’on peut comparer à l’évolution biologique. Des modèles ont été développés pour de nombreux aspects de la diversification des langues humaines, notamment le lexique, la syntaxe et la phonologie. La complexité de ces modèles, ainsi que la nature des questions d’intérêt, rendent l’approche bayésienne très naturelle dans ce contexte, ce qui explique le succès des méthodes bayésiennes dans le domaine de la Statistique appliquée à la Linguistique historique. Je présenterai une vue d’ensemble de divers modèles, en commençant par les tentatives infructueuses de Morris Swadesh avec la glottochronologie dans les années 1950, puis en présentant certains des modèles développés au cours des deux dernières décennies.
J’entrerai dans le détail d’un modèle pour la vocabulaire dit « de base », avec un processus stochastique le long d’un arbre phylogénétique, appliqué dans le cadre de cet exposé à l’histoire de la famille des langues Sino-Tibétaines et à la datation de son ancêtre commun le plus récent. Cela me permettra de discuter de la robustesse et de la validation des modèles. Enfin, je présenterai des travaux très récents sur l’estimation jointe des changements lexicaux et phonologiques via un modèle stochastique de matrices discrètes, appliqué à l’histoire des langues des signes.

Vendredi 16 décembre

Attention, heure, lieu et modalités inhabituels : 15h, ISC-PIF, 113 rue Nationale Paris 13è – et en ligne.
Pour une participation à distance, le lien sera donné aux inscrits au Séminaire (https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__ saisir UE846 pour sélectionner le séminaire)
Pour participer en présentiel, contacter victor.chomel@gmail.com avec copie à jpnadal@ehess.fr

Victor Chomel
CAMS & ISC-PIF

Soutenance de thèse (direction David Chavalarias, CAMS & ISC-PIF)
Titre : Au delà des Fake News : une analyse dynamique et structurelle de la désinformation et des manipulations d’opinion en ligne.

Résumé : Mon travail de thèse a porté sur l’étude de la désinformation avec une approche structurelle et dynamique, en s’intéressant au contexte avant les contenus. L’enjeu est de montrer comment l’étude de la circulation de l’information ainsi que sa mise en relation avec les structures communautaires permet la détection de comptes ayant des comportements « anormaux » sur le réseaux. Les travaux porteront principalement sur trois datasets de Twitter collectés au cours des dernières années : réchauffement climatique, politique française et vaccination.
La première partie consiste donc à s’intéresser aux dynamiques communautaires. On distingue ainsi la dynamique intracommunautaire, étudiée grâce à une nouvelle méthode reposant sur des chaînes de Markov, d’une dynamique intercommunautaire vue par le prisme de diagrammes alluviaux. Enfin, l’évolution générale du graphe est également reconstruite par Deep Learning avec des Temporal Graph Networks afin de s’intéresser aux déformations plus générales du réseau telles que la polarisation mais aussi pour directement détecter des anomalies. Cette analyse permet de mettre en avant le rôle joué par les communautés et par certains utilisateurs dans la propagation de l’information.
Dans un second temps, l’objectif est de comprendre comment cette propagation de l’information peut être utilisée dans un but de mise à l’agenda, politique par exemple. Plusieurs niveaux de mise à l’agenda seront ici testés avec des méthodes basées sur des corrélations dans des séries temporelles d’activités.Un autre méthode est également étudiée avec pour objectif de quantifier dans quel mesure des sujets comme le Covid peuvent être de bons indicateurs pour comprendre la reconfiguration politique en utilisant la prédiction de lien dans les graphes.
Finalement, les méthodes précédentes seront utilisées pour mettre en avant des campagnes de désinformation ainsi que leurs conséquences. La question de l’importance du médium sera interrogée dans la mise à l’agenda avec l’exemple des images et vidéos dans la campagne présidentielle française de 2022.

Vendredi 2 décembre, 13h30, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Camille Roth
CNRS, Centre Marc Bloch, Berlin

Titre : La chambre d’écho des chambres d’écho.

Séance à revoir ici.

Résumé : La notion de « chambre d’écho » fait référence à l’existence de groupes cohésifs d’acteurs interagissant principalement avec des personnes similaires. L’étendue de ce phénomène au sein des médias sociaux fait toutefois largement débat. Cet exposé propose un tour d’horizon de nos connaissances empiriques concernant la cohésion socio-sémantique dans une variété de contextes en ligne, à différents niveaux et sous différentes conditions, ainsi que sur les modèles normatifs visant à en expliquer l’émergence. Il s’agira notamment de remettre en question la correspondance couramment établie entre l’homophilie entre acteurs, au niveau individuel, et la fragmentation, au niveau macro. Le rôle de la recommandation algorithmique dans la formation supposée de « bulles de filtre » sera également questionné.

Vendredi 18 novembre, 13h30, 54 bd Raspail, salle A4-32 (4ème étage) .

Julien Randon-Furling
Professeur associé, ENS Paris-Saclay, Centre Borelli

Titre : Établir l’existence de discriminations dans un processus historique : le cas de l’épuration du monde du spectacle à la Libération.

Séance à revoir ici.

Résumé : Ce travail s’intéresse au processus d’épuration dans les arts de la scène après la seconde guerre mondiale. Nous nous concentrons tout particulièrement sur la question de l’existence de discriminations, ou à tout le moins de différences de traitement, entre groupes sociaux – artistes femmes, artistes populaires, vedettes, etc.
L’hypothèse de telles discriminations a souvent été avancée, notamment dans le cas des artistes femmes, mais elle n’a jamais été confirmée ou infirmée par une analyse rigoureuse de données extraites des archives. Nous nous sommes donc efforcés de conduire une telle analyse, dont nous présentons ici les résultats. En particulier, nous verrons que des techniques standard telles que l’analyse des correspondances multiples ou la régression ne donnent que des résultats parcellaires. Des techniques plus avancées, comme les réseaux causaux de Suppes-Bayes, nous permettent en revanche de mieux appréhender le processus de l’épuration dans sa complexité — et de mettre en évidence le traitement différent réservé aux artistes femmes.

Travail joint avec Karine Le Bail (CNRS, CRAL EHESS)

 


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